Michelle Obama a prononcé un discours d’une force phénoménale qui résonne dans le cœur des humains de la planète depuis le 14 octobre 2016 au New Hampshire (Etats Unis). Ce discours fait suite aux propos dégradants tenus par le candidat Donald Trump envers les femmes pendant la campagne présidentielle américaine. Michelle parle avec tellement d’émotions dans son propos que ses mots deviennent des paroles qui guérissent les âmes des femmes du monde entier.
Au cours de ces dernières années, elle a été amenée à rencontrer des jeunes femmes de tous les continents avec lesquelles elle a pu partager leurs rêves, leurs espoirs mais aussi leurs difficultés. Elle raconte les épreuves impensables qu’ont dû surmonter ces jeunes filles simplement pour se rendre à l’école, se mettant en danger et risquant même le rejet de leur propre famille. Elle s’exprime ainsi : « Je veux qu’elles comprennent qu’on peut mesurer la valeur d’une nation par la manière dont les filles et les femmes y sont traitées. Je leur ai dit qu’elles méritent d’être traitées avec dignité et respect et qu’elles devraient ignorer qui que ce soit qui les rabaisse ou les dévalorise et qu’elles devraient faire entendre leur voix à travers le monde. »
“On peut mesurer la valeur d’une nation par la manière dont les femmes y sont traitées.” ~ Michelle Obama
Le choc de Michelle ne fût donc que plus terrible lorsqu’elle entendit le candidat masculin à la présidence des Etats-Unis se vanter d’avoir agressé sexuellement des femmes ; sans parler des propos haineux, rabaissants et blessants qu’il utilise constamment envers celles-ci. Michelle nous rappelle avec véhémence : « Nous ne pouvons plus ignorer un individu puissant qui parle librement et ouvertement de comportement sexuel prédateur et qui se vante d’embrasser et de peloter des femmes en utilisant un langage obscène. »
Ancienne avocate, elle confie qu’elle se sent touchée personnellement par les mots de Donald Trump, comme la plupart d’entre nous en réalité. Elle fait allusion à ces commentaires honteux sur le corps des femmes, au manque de respect envers leurs ambitions ou leur intelligence et à la croyance selon laquelle il est possible de faire subir ce que l’on veut à une femme. En bonne oratrice, elle nous fait vibrer en ces mots : « C’est comme ce sentiment désagréable de couler lorsque vous marchez dans la rue et qu’un homme vous apostrophe avec des propos vulgaires… Ou quand vous voyez cet homme au travail qui s’approche un peu trop de vous, qui vous regarde trop longtemps vous faisant vous sentir mal dans votre propre peau. Nous pensions que cela était de l’histoire ancienne, n’est-ce pas ? Tant de personnes ont travaillé si longtemps pour en finir avec ce genre de violence, d’abus, de manque de respect mais nous en sommes là en 2016 entendant les mêmes choses tous les jours et de surcroît lors d’une campagne présidentielle !».
Ce sentiment désagréable de sombrer, nous le connaissons toutes et nous avons même appris à le cacher pour pouvoir garder la tête haute. Cette stratégie d’apaisement qui consiste à baisser les yeux, ne rien dire, ravaler ses émotions et passer son chemin, nous l’utilisons trop souvent depuis notre adolescence pour nous protéger sans même nous en rendre compte. C’est toujours ainsi que vit la femme d’aujourd’hui. Michelle nous interpelle : « Nous ne pouvons plus supporter cela ou montrer cet exemple à nos enfants… Il est temps pour tout le monde de se lever et de dire assez, c’est assez. Cela doit s’arrêter immédiatement.»
Ces paroles interpellent tellement de personnes que le bureau de la première dame est submergé de lettres de témoignages et de soutien depuis lors. Même l’actuel premier ministre italien, Matteo Renzi, a rendu hommage à ce discours ainsi que la chanteuse Joan Baez.
Michelle Obama nous aide à ouvrir les yeux et allume une lueur d’espoir dans le cœur de chacune. Elle nous fait prendre conscience de la dévalorisation et de l’humiliation que les femmes vivent chaque jour dans les pays les plus développés. Comment cela est-il encore possible, à notre époque, dans nos soi-disant pays « civilisés » et censés être exemplaires en matière d’égalité et de liberté ?
Ce brillant discours m’a fait réaliser qu’inconsciemment je me voyais en dessous des hommes, et ce, même après avoir fait de grandes études et occupé des postes à responsabilités. Une partie de moi se sentait un peu comme un imposteur et j’éprouvais de la difficulté à prendre ma place et oser dire ce que je pensais face aux hommes. Je n’ai jamais voulu être un homme mais à la vingtaine (dans les années 2000), j’ai décidé d’en prendre les caractéristiques pour me sentir plus appréciée par la gente masculine. A l’époque je considérais que la pensée qui avait le plus de valeur était celle des hommes ; que se comporter comme une femme, c’était passer pour une personne superficielle dénuée d’intelligence. Je ne recherchais pas à révéler ma féminité car c’était l’équivalent pour moi de chercher à me rabaisser. Je croyais alors faussement qu’en exprimant une certaine virilité, j’aurais été plus crédible, plus puissante. Aujourd’hui, après quatre ans d’introspection sur ma féminité, je suis profondément convaincue que c’est dans l’UNION et non dans la séparation ou la domination qu’hommes et femmes trouveront leur équilibre.
J’entends le cri de rage de toutes ces femmes qui ont souffert et souffrent encore, leur tristesse, leur colère et leur désir de vengeance. Je le comprends après ces années de souffrance mais soyons fortes, unissons-nous dans le pardon et dans l’amour de notre masculin et féminin intérieurs car c’est en se changeant soi-même que nous changeons le monde. Comme le suggère Michelle Obama : « Les personnes qui sont vraiment fortes amènent les autres vers le haut et celles qui sont vraiment puissantes rassemblent les autres ensemble… Nous devons remonter nos manches, nous mettre au boulot et nous souvenir que quand nous sommes rabaissées, nous montons plus haut ensemble. »
« A chaque fois qu’une femme se lève pour elle-même, sans le savoir, sans le prétendre, elle se lève pour toutes les femmes. » ~ Maya Angelou
~ Barbara Gardénia
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Crédit photo: Keith Bedford/The Boston Globe via Getty Images